ActualitéAlerte !Religions

Lettre ouverte à ma fille sur l’« islamophobie »

Au départ, un « fait divers » atroce révélé ce 8 février par le journal belge, La Libre. Sous le titre : « Coups de batte, brûlée au chalumeau, fouettée à l'aide d'un câble électrique : le calvaire de Samia - Sadique, le père frappait les anciennes blessures pour empêcher la cicatrisation. »

Et l’article poursuit :

« Fouettée avec un câble électrique, frappée à coups de batte de base-ball, attachée à une chaise et brûlée aux pieds avec un fer à souder : ce n’est pas le récit d’un prisonnier de Guantanamo mais bien celui de la jeune Samia, une jeune fille de Farciennes (région du Hainaut) torturée par son propre père durant plusieurs années.

« Son calvaire a débuté alors qu’elle était en troisième […], en 2007. Mais ce n’est qu’en septembre 2016 que l’affaire a été révélée, un peu par la force des choses. Malgré le règlement d’ordre intérieur de son école, Samia se présentait quotidiennement sous un voile quasi intégral. […]

« Elle a expliqué que son père l’attachait […] et la brûlait avec un fer à souder pour lui faire savoir ce que serait l’enfer, si elle s’avisait de pécher" […]

« Mais d’autres éléments ont intrigué les enquêteurs : "Les murs de la maison étaient couverts de versets du coran. Mais il n’y avait ni jouets ni lits pour les quatre enfants. Le père a appris la naissance de Samia alors qu’il venait de se marier à une autre femme. Il a dû l’assumer et lui a fait payer physiquement et psychologiquement. »

J’envoie cet article [ref] Version originale ici[/ref] à ma fille en lui faisant part de mon indignation. Elle me répond :

« Oui, c'est affreux. Mais ce genre de fait divers ne tendrait-il à renforcer l'islamophobie ambiante ? La propagande par l'exemple : « Vous voyez bien que c'est des gens sadiques ». Alors qu'il s'agit « juste » de gens complétement frapadingues...

« Bref, c'est horrible, mais est-il nécessaire d'appuyer encore sur le bouton…? »

Pensant, en effet, nécessaire d’appuyer sur le bouton, voici ma réponse sous forme de « lettre ouverte ». Car j’estime que la question de l’« islamophobie » recouvre des enjeux qui concernent notre société – ce qu’on appelle, parfois un peu à la légère, le « vivre ensemble ».

Salut ma fille,

Pour moi (et quelques autres !), ce qu’on appelle communément « islamophobie » est un mot « valise » mis en avant par les musulmans et plus particulièrement par les plus radicaux et violents d’entre eux, les islamistes ; c'est-à-dire ceux qui cherchent à se faire passer pour victimes alors qu’ils sont acteurs des déséquilibres qu’ils font semblant de dénoncer, qu’ils cultivent pour mieux s’en servir. Lesdits islamistes, derrière leur double langage (islam de paix / islam de combat (djihad[ref] Guerre sainte menée pour propager et défendre l'islam.[/ref]) – cas typique de Tariq Ramadan) n’ont de cesse de chercher à fractionner nos sociétés, à les déstabiliser dans une stratégie de combat. C’est précisément la stratégie de DAESH [ref]On devrait dire plus clairement califat islamique, qui exprime mieux la volonté d’expansion territoriale. Le calife était le souverain musulman, successeur de Mahomet, qui réunissait le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel sur son territoire.[/ref] et de ses succursales : créer le chaos et faire triompher le djihad.

D’autre part, « islamophobie » signifie stricto sensu « peur de l’islam » ; l’utiliser renvoie plus à un trouble irrationnel, doublé de haine,  qui, justement, ne laisse pas de place à la raison. On ne pourrait donc pas opposer à une religion figée, moyenâgeuse (elle n’a pas évolué depuis sa création au VIIe siècle), des arguments constitués selon des critères et des valeurs universels, relevant notamment des Lumières et des philosophies d’autonomie et de libération – c'est-à-dire du dégagement des religions de la sphère publique pour les cantonner à l’individu (principe primordial de laïcité). C’est d’ailleurs pourquoi je souscris plutôt au néologisme de « misislamisme »[ref]Cf. Le Choc des nihilismes, Gian Laurens, 2015, chez l’auteur.[/ref], « mis » signifiant l’antagonisme et non la détestation ; mais bien sûr c’est « islamophobie » qui s’impose désormais, du fait notamment que ses utilisateurs musulmans ont gagné la bataille sur ce plan sémantique. Afin qu’ils ne gagnent pas « tout court » la bataille, je pense donc qu’il ne faut pas tomber dans leur panneau victimaire et s’opposer au « djihad mou » (dissimulé) par des arguments solides et affirmés. Ce qui est en jeu ici, il me semble, c’est le fait qu’une différence de religions et de cultures soit devenue une opposition de civilisations. 

Cet antagonisme culmine de nos jours avec les questions liées à l’immigration. L’arrivée d’étrangers dans un pays créé toujours, plus ou moins, des mouvements xénophobes (d’ailleurs quand quelqu’un, quel qu’il soit, monte dans un bus ou un train, il est généralement regardé de travers, comme un élément étranger, l’étrange qui dérange l’ordre antérieur d’un groupe…). Il en fut ainsi, par exemple, des immigrations successives en France des Italiens, Polonais, Espagnols ; avant eux des Arméniens et après des Juifs d’Europe de l’Est et d’Afrique du Nord, ainsi que les « pieds noirs » rapatriés. Tous ceux-là ont fini par s’intégrer dans la société française parce qu’ils l’ont enrichie par leur force de travail d’abord[ref]C’est plus précisément le capital qui s’est alors enrichi…[/ref], mais aussi par leurs apports culturels acceptables pour les « indigènes » (natifs). C’est ce qu’on a appelé l’assimilation, notamment par la langue et, plus généralement, par les mœurs communes. Ce qui a permis cela, c’est principalement la religion qu’ils avaient en commun : le christianisme.  Mettons à part dans ce phénomène les juifs qui ont gardé leurs particularismes tout en s’assimilant aux cultures des pays d’accueil.

Tu vois où j’en arrive : l’islam. Pourquoi cette religion est-elle à part, et avec eux ses pratiquants, dans le refus de s’assimiler, ou tout au moins de s’intégrer à la société d’accueil ? Tu vois peut-être mieux le fondement de l’« islamophobie » ? Il s’agit, je pense, d’un antagonisme irréductible, et d’autant plus qu’il baigne dans un contexte géopolitique à base de terrorisme, c'est-à-dire de violence « barbare »[ref]Je place des guillemets en raison de l’usage banalisé du mot qui, à l’origine (chez les Grecs et chez Hérodote notamment) désignait l’étranger, celui qui parle une autre langue.[/ref] revendiquée, théorisée, assignée à une religion dont, même ses adeptes pacifiques ne cherchent pas suffisamment à se démarquer. Leur silence (quasi général) vaut approbation dans l’opinion. Les opposants sont peu audibles et très minoritaires.

Pour ce qui est du « fait divers » en question, je ne le prends donc pas, comme tu sembles le faire, pour un « accident », un coup de folie de frapadingue comme tu dis. Le père qui martyrise sa fille – pas un garçon, non –, c’est aussi et peut-être d’abord, la conséquence « logique » d’une religion qui bannit la femme de ses valeurs. Oui, à l'origine toutes les religions monothéistes dégradent la femme ; elles se sont adaptées, contraintes et forcées par l’Histoire et les différentes luttes de libération – dont les révolutions. Sauf l’islam ! Les « printemps arabes » ont échoué sous les coups des Frères musulmans (dont fait partie le même T. Ramadan). Certes, ce père indigne est aussi un psychopathe tortionnaire. Comment en est-il arrivé à ce point d’abjection ? Sa religion l’aurait-il amené à plus d’humanité (il affichait des pages de Coran sur les murs) ou l’inverse ?

Nos problèmes avec l’immigration ne viendraient-ils pas de cela ? : une xénophobie « normale » (explicable a priori) doublée par un refus, plus ou moins conscient, d’une « invasion » qui mettrait en péril « nos valeurs » tout de même chèrement acquises : valeurs de démocratie, de « liberté - égalité - fraternité », certes imparfaites et perfectibles, et ayant acquis valeurs d’universalité. Oui ou non : La femme égale l’homme ? Les Droits de l’homme s’appliquent à tous ? (et aussi aux animaux !) La religion et les croyances en général relèvent de l’individu et ne doivent pas régir une société ?

Ceux qui brandissent et veulent si promptement dénoncer l’« islamophobie » devraient répondre avant tout, et sans ambiguïtés, à ces questions fondamentales – plus fondamentales que leurs dogmes. On en est très loin ! C’est en quoi nous pouvons craindre des temps à venir.

Il s'agit aussi, il me semble, de ne pas abandonner ces questions fondamentales à la droite et, pire encore, à l'extrême-droite – ce qui est pourtant le cas, et que ne manquent pas d'exploiter les islamistes en dénonçant le racisme de la  "fachosphère". Ils s'en privent d'autant moins que la gauche, dans l'ensemble, s'en tient à des propos angéliques, irresponsables, nourris à l'absence d'analyse sérieuse ou à des considérations de morale plus ou moins caritatives. Ce faisant, cette gauche ne fait que nier la réalité des problèmes et ouvrir le boulevard que l'on sait à tous les extrémistes.

Je garde en tête cet entretien dans l'Obs d'août 2017 avec Salman Rushdie trouvant « consternant » d'entendre «Marine Le Pen analyser l'islamisme avec plus de justesse que la gauche ». « C’est très inquiétant de voir que l'extrême droite est capable de prendre la mesure de la menace plus clairement que la gauche ». « Le présupposé constant de la gauche, c'est que le monde occidental est mauvais. Et donc tout est passé au crible de cette analyse », déplore-t-il en terminant l'entretien.

Voilà, ma fille, pourquoi j'ai eu envie de te répondre avec cette lettre, certes bien longue – ces questions sont complexes –, et que j'ai eu envie, tout en l'écrivant, d'ouvrir à tous vents, et en particulier contre les vents mauvais.

Ton père, et caetera…

Partager

Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

30 réflexions sur “Lettre ouverte à ma fille sur l’« islamophobie »

  • Parfait. J’aurais aimé pou­voir écrire cette lettre à ma fille.

    Répondre
  • Bernard LAGUNE

    Merci pour la leçon. Ton pre­mier para­graphe est un ramas­sis d’af­fir­ma­tions dis­cu­tables. C’est pas une lettre “ouverte” c’est un texte de fer­me­ture qui n’en­gage aucune pos­si­bi­li­té de débat. Ça me sur­prend. Bernard

    Répondre
    • Salut Bernard ! Ce qui est dis­cu­table peut donc être dis­cu­té. Il me semble que tu es fer­mé à l’ar­gu­men­ta­tion… Je m’en prends aux dogmes, aux atti­tudes fina­le­ment idéo­lo­giques qui voilent la vision des réa­li­tés. Je veux bien entendre d’autres argu­ments qui ali­men­te­raient, comme tu le sou­haites, un débat.

      Répondre
      • Bernard

        Il y a sou­vent dans ce que je lis à la suite de ta lettre ouverte un éta­lage de culture auquel je ne sau­rais m’affronter.

        Pour évi­ter d’é­crire des pro­pos que cer­tains pour­raient consi­dé­rer comme inju­rieux ou racistes
        ou machistes ou anti­sé­mites, je me conten­te­rais d’une inter­ro­ga­tion youte per­son­neii à pro­pos des « lumières » qui semblent l’ho­ri­zon indé­pas­sable de la culture occi­den­tale. Je ne com­prends pas pour­quoi elles n’ont empê­ché ni l’es­cla­vage, ni le colo­nia­lime, ni le nazisme, ni les dic­ta­tures diverses, ni l’impérialisme.

        Je m’ar­rête là. Bernard

        Répondre
        • Les Lumières, c’est par défi­ni­tion le contraire des obs­cu­ran­tismes. C’est un point de départ, nul­le­ment un abou­tis­se­ment, pas davan­tage la « fin de l’Histoire ». De même que l’in­tel­li­gence n’empêche pas la vio­lence, la bêtise qui la nient et qui en viennent trop sou­vent à bout par la force aveugle, comme tu le sou­lignes par ton énu­mé­ra­tion. Affronter la réa­li­té crue ne va pas sans risques. Spécialement à pro­pos des ques­tions que nous débat­tons ici, et de bien d’autres aus­si quand il s’a­git de dépas­ser les posi­tions dog­ma­tiques et, plus encore, une atti­tude que je déplore depuis long­temps : la peur, à gauche, de paraître à droite. Une peur qui va jus­qu’à téta­ni­ser la pensée.

          Répondre
          • graille+bernadette

            Peur de mettre les vrais mots sur les vrais maux, peur de pas­ser pour extrême droite,
            peur de ne plus être dans la pen­sée unique, celle qui rejette toutes réflexions sur des sujets brû­lants. peur de ; que va pen­ser mon voi­sin, mon ami, mes enfants si j’ose pro­non­cer un mot qui sera pris de travers…
            On rejette la cen­sure dans les écrits, mais on cen­sure les idées sans vou­loir débattre.
            Pauvres petits hommes disait Reich.

            Répondre
  • Binoit

    Puisque l’en­fer refait sur­face (à l’in­ten­tion des femmes comme il se doit tou­jours), rap­pe­lons-nous que celui qui fait actuel­le­ment un stage à l’ombre pour avoir, entre autre, uri­né après vio­lence sur une jeune femme han­di­ca­pée qui pen­sait pas­ser un bon moment avec lui, est le grand dif­fu­seur en Europe du concept d’is­la­mo­pho­bie. Ne pas vou­loir remettre ce mot à sa place et en faire un amal­game facile entre peur d’une idée (l’ex­tré­misme reli­gieux) et haine d’un groupe humain (Arabes, musul­mans) relève d’une volon­té poli­tique qui frise le sim­plisme. Suffisamment d’in­tel­lec­tuels musul­mans n’ont ces­sé de nous pré­ve­nir sur la céci­té qui s’é­tait empa­rée d’une par­tie de la gauche fran­çaise qui avait renoué avec la crainte de « déses­pé­rer Billancourt ».
    Ou qui, sim­ple­ment, avait peut-être oublié ses clas­siques ciné­ma­to­gra­phiques tel « La Nuit du Chasseur » et son pré­di­ca­teur à double lan­gage prê­chant l’a­mour de la main droite pour mieux exhu­der sa haine de la main gauche.
    Les musul­mans valent mieux qu’une com­mi­sé­ra­tion paternaliste.
    Merci encore, Gérard, pour cette mise au point bienvenue.

    Répondre
  • HEROUARD

    Je suis d’ac­cord avec ton ana­lyse de la stra­té­gie de Daesh : à force d’a­tro­ci­tés, pous­ser les Français rou­mis « sou­chiens » à détes­ter les Musulmans et pour faire bon poids, les Arabes (dont cer­tains sont d’ailleurs chré­tiens), de manière à déclen­cher des raton­nades, chères au père le Pen, les­quelles seront la preuve du bien fon­dé de l’au­to­dé­fense par Daesh des pov’­za­rabes (dixit la gauche visée par Rushdie) Mais toi, Gérard, tu n’au­rais pas dû écrire : « « isla­mo­pho­bie » est un mot « valise » mis en avant par LES musul­mans » puis de les som­mer de se déso­li­da­ri­ser. 95% des Marocains qui vivent pei­nards dans ma ville de Cognac souffrent de ce rai­son­ne­ment (ils isolent les 5%de fana­tiques,). Et que signi­fie ta dis­tinc­tion « une dif­fé­rence de reli­gions et de cultures (est)devenue une oppo­si­tion de civi­li­sa­tions » Religion et culture ne sont-elles pas consti­tu­tives d’une civi­li­sa­tion ? Si non, on abou­tit à nier (ce cher Jospin) les racines chré­tiennes de l’Occident (sans oublier les grecques, latines, isla­miques et hébraïques of course). Je verse au dos­sier un excellent dans un heb­do maro­cain « Oui, ça a à voir avec l’islam » http://​tel​quel​.ma/​2015​/​11​/​20​/​e​d​i​t​o​-​c​a​-​v​o​i​r​-​l​i​s​l​a​m​_​1471056

    Source : Le site maro­cain http://​tel​quel​.ma/​2015​/​11​/​20​/​e​d​i​t​o​-​c​a​-​v​o​i​r​-​l​i​s​l​a​m​_​1471056

    Répondre
    • Soit, la géné­ra­li­sa­tion (comme toutes) est abu­sive, même si j’ai cru nuan­cer en écri­vant « mis en avant par les musul­mans et plus par­ti­cu­liè­re­ment par les plus radi­caux et vio­lents d’entre eux, les isla­mistes ». De ton côté… tes « 95% des Marocains » ne relèvent-ils pas, à 5% près, de ce que tu me reproches… C’est un peu comme cette notion nou­velle de « tem­pé­ra­ture res­sen­tie », en dehors des degrés affi­chés sur le ther­mo­mètre. Idem avec les sta­tis­tiques : quand le démo­graphe Hervé Le Bras oppose des % d’im­mi­grés à Renaud Camus (et son grand rem­pla­ce­ment), il oppose des valeurs chif­frées à des situa­tions vécues. Je suis à peu près sûr que ton « res­sen­ti » à Cognac n’a pas grand chose à voir avec le mien à Marseille et, plus pré­ci­sé­ment dans « les quar­tiers nord ». Je t’in­vite à la visite !
      OK avec ce que tu dis des civi­li­sa­tions ; c’est exac­te­ment mon pro­pos, il me semble, ou je me suis mal expri­mé. Il s’a­git bien de culture et de reli­gion – mais ni de n’im­porte quelle reli­gion, ni de n’im­porte quelle culture, mais de celles qui – aujourd’hui et ici, hic et nunc – entrent en conflit violent avec celles qui seraient cen­sées les accueillir.
      _​_​PS : pas encore allé sur tes liens. À suivre…

      Répondre
  • HEROUARD

    Je rajoute une couche pour signa­ler l’ex­cellent papier de Jourde sur les inti­mi­da­tions rhé­to­riques gro­tesques des anti­ra­cistes racistes
    http://​pierre​-jourde​.blogs​.nou​ve​lobs​.com/​a​r​c​h​i​v​e​/​2018​/​02​/​12​/​l​e​s​-​n​o​i​r​s​-​c​o​n​t​r​e​-​l​e​-​c​a​r​n​a​v​a​l​-​607581​.​h​tml

    Répondre
    • Oui, excellent papier, tout à fait d’ac­cord ! « Ils » viennent de lan­cer une péti­tion pour deman­der « l’ar­rêt de la « Nuit des Noirs » orga­ni­sée lors du car­na­val de Dunkerque depuis 50 ans. »

      Répondre
  • Lucienne+Criton

    Article lucide, néces­saire, cou­ra­geux car je trouve qu’une grande par­tie de la gauche est sur ces ques­tions dans une posi­tion de déni ou bien de refou­le­ment. On ne veut pas savoir et on fuit nos res­pon­sa­bi­li­tés sur ce qui va por­ter vers des situa­tions inte­nables, de plus en plus conflictuelles.

    Répondre
  • Bérilley+Gérard

    Je suis, il me semble bien, 100% en accord avec le conte­nu de cette lettre, car elle pose les vrais pro­blèmes, les vraies questions.
    La pen­sée sociale en Europe – le socia­lisme au sens large – est issue de la cri­tique de la reli­gion : Proudhon, Feuerbach, Marx, Bakounine, etc… Or il est étrange de consta­ter que les idéo­logues de la gauche actuelle, en géné­ral, se sont refu­sés d’ap­pli­quer cette cri­tique de la reli­gion à l’Islam. Certainement parce que cette même gauche a un côté « curé » dont elle ne s’est jamais libé­rée (le côté « curé » de tout militant).
    En deçà de la reli­gion, du fait reli­gieux, il faut selon moi inter­ro­ger, mettre en ques­tion, la croyance même, le fait de croire. Croyance n’est pas véri­té. La diver­si­té même des croyances prouve qu’elles n’ont pas de rap­port avec la véri­té : tout croyant est agnos­tique, voire athée, envers toutes les autres croyances que la sienne. Tout croyant croit qu’il a la véri­té, et que cette véri­té il se doit de l’im­po­ser aux autres, que c’est son devoir.
    Non seule­ment le fait de croire en une chose ne prouve rien quant à sa réa­li­té, c’est même le contraire : il n’est nul besoin de croire à ce qui est, et l’on croit pré­ci­sé­ment à ce qui n’existe pas, la croyance au Père Noël en est l’exemple le plus par­lant, et si l’on fait croire aux enfants qu’il existe c’est jus­te­ment parce que l’on sait qu’il n’existe pas, mais ce qu’il faut inter­ro­ger en pre­mier lieu c’est le besoin qu’a le croyant de confor­mer les autres à sa croyance.
    Pour moi, l’ex­pli­ca­tion la plus per­ti­nente est celle que l’on doit à l’a­na­lyse que Nietzsche a faite du res­sen­ti­ment. Le res­sen­ti­ment c’est l’é­ga­li­té par le bas, dans la répres­sion même : « je crois en Dieu, je dois y obéir, DONC tu n’as pas toi le droit de ne pas y croire comme moi, de ne pas être sou­mis à la même sou­mis­sion que moi. Tu ne peux pas échap­per à ce que moi je n’é­chappe pas ». Pour moi, tout est là. D’où la néces­si­té pour toutes les reli­gions de mettre main basse sur l’en­fance : il faut obli­ger les enfants à la même sou­mis­sion, et aus­si tous les adultes. D’où les tech­niques incroyables inven­tées par les reli­gions pour réa­li­ser cette emprise ; dans le cas de l’Islam : les prières quo­ti­diennes, le rama­dan auquel il est socia­le­ment si dif­fi­cile d’é­chap­per, etc.
    C’est la croyance même qu’il faut ques­tion­ner, mettre en dif­fi­cul­té. Et si même Dieu exis­tait, si même la véri­té exis­tait, serait-ce pour autant jus­ti­fié de leur obéir ? Voilà une ques­tion qu’au­cun croyant ne se donne le droit de se poser et qu’il inter­dit aux autres de poser.
    « Et si vrai­ment Dieu exis­tait, il fau­drait s’en débar­ras­ser » disait Bakounine. Cela, c’est une parole de tout pre­mier ordre.

    Répondre
    • Ce que tu dis des reli­gions en tant que sys­tèmes de clô­ture (inter­dits, for­ma­tage des esprits dès l’en­fance, répres­sion des corps, sexua­li­tés per­verses, mépris de la femme, etc) ren­voie aux sou­bre­sauts de l’Histoire trop sou­vent réduits aux enjeux socio-éco­no­miques. L’invention des mono­théismes relève notam­ment de cette clô­ture dans l’u­ni­ci­té des com­por­te­ments humains fuyant de peur devant l’in­fi­ni des ques­tion­ne­ments et de la connais­sance. Demeuré dans sa fixi­té ori­gi­nelle, l’is­lam se démarque à cet égard de ses concur­rentes judaïques et chré­tiennes autre­ment habiles à s’a­dap­ter aux aléas his­to­riques – non sans avoir recou­ru à la violence…

      Répondre
      • Bérilley+Gérard

        Il y aurait tant à dire sur cette ques­tion du mono­théisme et de la reli­gion en général !
        Nietzsche a entre autres choses fait remar­quer ceci : l’exi­gence de véri­té posée mora­le­ment par le chris­tia­nisme (obéir à la véri­té assi­mi­lée à Dieu) s’est pro­gres­si­ve­ment retour­née CONTRE le chris­tia­nisme, et en ce sens l’a­théisme et la science moderne sont issues de cette volon­té morale de véri­té posée par le chris­tia­nisme. Le chris­tia­nisme a per­mis l’é­mer­gence de l’a­théisme, et il est cer­tain qu’il en est loin d’être ain­si pour l’Islam qui jus­qu’à main­te­nant ver­rouille tout.
        Le drame créé par le mono­théisme (et peut-être aus­si par toute reli­gion) c’est de poser une idée (Dieu), un prin­cipe comme supé­rieur au Monde. Le mono­théisme veut confor­mer le Monde à une idée posée comme idéal, et en ce sens il est fon­da­men­ta­le­ment auto­ri­taire, impé­ria­liste. Le Monde, le Monde réel en fait les frais : qu’im­porte que le Monde réel souffre, il doit se sou­mettre à l’i­dée. L’idée étant supé­rieure au Monde, tout ce qui est de l’ordre du monde est déva­lo­ri­sé, décon­si­dé­ré, jugé comme détes­table. Le mono­théisme, reli­gion issue des déserts et des peuples pas­teurs, a en haine la Nature, la pro­fu­sion des formes natu­relles du Monde, la matière, et par­tant le fémi­nin, l’a­ni­ma­li­té, etc… Le mono­théisme s’op­pose radi­ca­le­ment au pan­théisme, à la divi­ni­sa­tion païenne du Monde.
        Pour sor­tir de cette affaire il faut en finir avec la pen­sée excluante, mani­chéenne, et en venir à une pen­sée « dia­lec­tique » qui prend en compte les contraires oppo­sés qui contiennent cha­cun quelque chose de l’autre, un peu comme le Yin et le Yang. Vaste révo­lu­tion, com­men­cée en Europe par ses plus grands pen­seurs. Alors oui, le fémi­nin aurait ain­si, et seule­ment ain­si, une place aus­si impor­tante que celle du mas­cu­lin, l’un et l’autre en serait trans­for­més dans une véri­té d’eux-mêmes.

        Répondre
  • Aqua

    Comment « nom­mer et etre entendu « ?
    Peut etre avec la Foi laïque du CHARBONNIER qui publiait deux jours avant son Assassinat, « lettre aux Escrocs de l isla­mo­pho­bie qui font le jeu des racistes » converge donc avec Rhusdie Daoud Sansal et autres mar­gi­naux fat­wa­ti­sés et sans bous­cu­lade de la part des habi­tuels Défenseurs Patentés !
    Il y aurait il quand meme un debut de Lucidité ? Sans amal­game bien sur comme dit mon dentiste !!
    Pace é Saluté

    Répondre
  • La+pie

    Je ne crois pas que la folie de ce monstre tienne uni­que­ment à l’is­lam. Toutes les reli­gions consi­dèrent les femmes comme sous humains dont Il faut cana­li­ser, conte­nir les vices. Bien enten­du ceux qui sont natu­rel­le­ment habi­li­tés à le faire sont les hommes. Ils n’ont pas de pul­sions vicieuses, c’est connu !
    Cela aide bien Daesh. Cela conforte les fous de dieu dans leurs mis­sions : punir,éliminer. Tous les tor­dus sont abso­lu­ment ravis de la légi­ti­mi­té que leur donne un enga­ge­ment . Ils ont le droit, le devoir de tor­tu­rer, tuer et ils en seront même récom­pen­sés dans l’autre monde sans comp­ter leurs noms en gros titres.
    Le chris­tia­nisme a lui aus­si son lot de sor­cières soient bouillies soient grillées . Mais il a évolué.
    Comment faire évo­luer la situa­tion Est ce par la force ?
    C’est la force , le mépris qui ont fait le lit de la ran­cœur. Montrer que Daesh est un ter­rible mani­pu­la­teur ? Encore fau­drait-il que les fous de dieu, lisent regardent les infos ‚réflé­chissent, pos­sèdent un esprit critique.
    Comment per­sua­der les femmes qu’elles sont les égales des hommes , qu’elles n’ont pas à subir à se cacher ? Que dans ce pays elles doivent dénon­cer les situa­tions intolérables ?
    Pour moi l’ex­trême droite c’est NON je ne peux pas c’est épi­der­mique . Sans doute pour avoir trop sou­vent enten­du » hé gnac rentre chez toi »

    Répondre
  • Gian

    Euh… Je sup­pose qu’il s’a­git de La Libre BELGIQUE

    Répondre
    • Gerard Ponthieu

      Oui : La Libre Belgique, cou­ram­ment dénom­mée « La Libre ».

      Répondre
  • Gian

    Voilà de quoi me don­ner envie de faire une fille…
    Cette contri­bu­tion devrait s’ins­crire comme la pre­mière ten­ta­tive sérieuse de dépas­ser le détes­table esprit muni­chois de la bien-pen­sance actuelle concer­nant ce fléau qu’est l’is­lam, relais moderne d’un chris­tia­nisme agonisant.
    Tu écris, Gé : « ses pra­ti­quants, dans le refus de s’in­té­grer, tout au moins de s’as­si­mi­ler ». Je crois que nous avons la preuve qu’il s’a­git bien plu­tôt pour beau­coup d’entre eux d’une inca­pa­ci­té incons­ciente que d’une déter­mi­na­tion orga­ni­sée, c’est bien plus une ques­tion de ne pas pou­voir que de ne pas vou­loir : il y a des abysses cultu­rels qui rendent impos­sible la com­pré­hen­sion d’une énorme par­tie des carac­té­ris­tiques occi­den­tales (et réci­pro­que­ment). Il fau­drait aus­si insis­ter sur cet anta­go­nisme fon­da­men­tal entre le dyna­misme expo­nen­tiel décon­nant du capi­ta­lisme dia­mé­tra­le­ment oppo­sé au sta­tisme pétri­fiant tout aus­si mor­ti­fère de l’is­lam, comme base de cette impos­si­bi­li­té. Encore : l’is­lam n’a d’autre res­source que l’is­la­misme ter­ro­riste contre le capi­ta­lisme et ses kouf­fars pour ten­ter de sur­vivre à la menace de mort auquel ses der­niers l’ac­culent, c’est bien moins une ques­tion d’i­déo­lo­gie que de bio­lo­gie, la sur­vie. Pour finir, pro­vi­soi­re­ment, une recom­man­da­tion de lec­ture due à Abou Bakr Naji :« Gestion de la bar­ba­rie », le Mein Kampf dji­ha­diste, en rap­pe­lant qu’on a dû recon­naître à Hitler cette hon­nê­te­té d’a­voir fait ce qu’il avait écrit après avoir écrit ce qu’il comp­tait faire.

    Répondre
    • Binoit

      Si l’on peut pen­ser à une « inca­pa­ci­té incons­ciente » de s’in­té­grer pour une par­tie des musul­mans pra­ti­quants, on ne doit pas oublier que l’é­mer­gence des pro­blèmes d’in­té­gra­tion (voile, etc) d’une mino­ri­té est allée de paire avec la venue en France des Frères musul­mans (mou­ve­ment poli­ti­co-reli­gieux) chas­sés d’Algérie à l’is­sue de la der­nière guerre civile. De même que ces der­niers ont été les tom­beurs des révo­lu­tions arabes de 2011 en évin­çant dès le départ les démo­crates et les laïcs pour mieux pro­cla­mer leur pro­fes­sion de foi : « L’Islam est la solu­tion », c’est-à-dire la cha­ria comme loi fon­da­men­tale, avec la conquête douce du pou­voir démo­cra­tique (la loi du nombre) par le « ventre de {nos] femmes ». Il en est résul­té, d’emblée, l’im­po­si­tion du voile aux jeunes filles (inter­di­sant aux non Croyants de pré­tendre les cour­ti­ser, à moins de se conver­tir), les enfants de musul­mans, de par la tra­di­tion reli­gieuse, étant auto­ma­ti­que­ment musulmans.

      Répondre
  • Paroles de « Sale Pute »
    …/​… j’ai la haine, je rêve de te voir souf­frir bébé !…/…
    ORELSAN
    Si vous ne connais­sez pas cette hor­reur (musi­cale) Gérard, deman­dez à votre fille, elle écoute ce genre de trucs, des fois plus « reli­gieux », sans en tenir compte.

    Répondre
  • Article impor­tant et cou­ra­geux qui tranche dans l’air du temps. Qu’en a dit votre fille ? Je ne lis rien d’elle dans les com­men­taires. Je viens de trou­ver des pro­pos qui rejoignent les vôtres ; ils sont d’Alexandra Laignel-Lavastine, une uni­ver­si­taire ; extrait de sa confé­rence sur internet :
    « nos enne­mis ne sont ni fous ni nihi­listes, ils sont isla­mistes c’est-à-dire qu’ils adhèrent par choix et fana­ti­que­ment, à une idéo­lo­gie tota­li­taire dotée d’un pro­jet poli­tique expli­cite, la conquête de l’Europe et d’un pro­jet de socié­té bien pré­cis lui aus­si, la sou­mis­sion à la Charia, le ter­ro­risme n’é­tant d’une cer­taine manière que la par­tie émer­gée de l’i­ce­berg. Alors là on est au cœur du pro­blème mais on pré­fère ne pas trop le voir parce que cela signi­fie­rait qu’il fau­drait envi­sa­ger une stra­té­gie beau­coup plus glo­bale, plus trans­ver­sale : c’est-à-dire por­ter aus­si le com­bat sur le ter­rain idéo­lo­gique et cultu­rel, à com­men­cer par les pré­di­ca­teurs salafistes…
    Alors oui nous sommes un peu lâches et je ne sais pas si on mesure bien à quel point nos capi­tu­la­tions et nos renie­ments reviennent aus­si à aban­don­ner à leurs sorts, et c’est éga­le­ment hon­teux, les intel­lec­tuels qui de l’in­té­rieur même du monde musul­man luttent avec un cou­rage inouï contre les isla­mistes… » Qu’en pensez-vous ?

    Répondre
    • Gerard Ponthieu

      Deux ou trois ans après, où en sommes-nous sur ces ques­tions ? Merci, avec retard, de votre très inté­res­sant commentaire.

      Répondre
  • Un pote à Paul

    Une lettre ouverte bien four­nie… Beaucoup de choses… Il faut choisir.

    Un point de désac­cord, déjà, que je ne déve­lop­pe­rai pas, car trop com­plexe : « à l’origine toutes les reli­gions mono­théistes dégradent la femme ». Non ! On nage ici dans le plus plat lieu commun.

    Islamophobie… J’en suis. Envers et contre tous. Et sans la moindre gêne. Par mon métier, je connais, je fré­quente et j’es­time un grand nombre de magh­ré­bins. Je les consi­dère comme des soeurs et des frères. 

    Mais je n’aime pas l’is­lam. Pas du tout.

    Pour au moins deux rai­sons : la sou­mis­sion à Dieu et le prosélytisme. 

    1) Je suis croyant. Mais je ne peux croire qu’en un dieu avec qui dis­cu­ter. Et même un dieu que je peux me per­mettre de contes­ter. Celui qui m’a appris ce « sport de com­bat », c’est Job. « Tu aime­ras ton pro­chain comme toi-même » ?… Alors, assu­ré­ment, j’aime Job AUTANT que Dieu. Surtout pas l’un des deux plus que l’autre. Qui qu’il soit. Or ça, je sais que pour l’is­lam, ça passe pour un blas­phème. Alors, l’is­lam, c’est sans moi, loin de moi, infi­ni­ment loin de moi. Et moi, je suis CONTRE L’ISLAM parce que l’is­lam pro­page l’i­dée que ce que je res­sens comme de l’a­mour, l’is­lam pro­page l’i­dée que c’est du blas­phème. J’ai l’in­time convic­tion que Dieu nous aime 1°) parce qu’il ne nous oblige pas à l’a­do­rer et à nous pros­ter­ner devant Lui ; 2°) parce qu’il ne VEUT PAS que nous le fas­sions ; 3°) parce qu’il aime que nous Le contes­tions ; 4°) parce que – à qui sait/​peut l’en­tendre – il fait com­prendre que seule notre contes­ta­tion peut Lui per­mettre d’é­vo­luer et seule son évo­lu­tion peut nous être… salutaire.

    2) Le pro­sé­ly­tisme. Parlons-en. Je témoigne de ma foi mais n’en­tend le faire qu’à l’oc­ca­sion. « Il ne faut pas jeter les perles aux pour­ceaux ». Pourquoi témoi­gner ? parce qu’il m’ar­rive de res­sen­tir comme une néces­si­té vitale de « dire d’où je parle ». Je pré­cise bien : « à l’oc­ca­sion ». Et sans la moindre fier­té. D’autant que témoi­gner me rap­porte plus d’emmerdes que de glo­riole. De fait, je n’y suis stric­te­ment pour rien : je n’ai jamais eu « envie » de croire, même pas « besoin ». Mais l’Autre s’est poin­té un jour sans crier gare. Avec la force de l’é­vi­dence. Pas moyen de fuir les évi­dences. J’ai bien ten­té ensuite de L’oublier. Vraiment. Et long­temps. Mais ça n’a pas pas marché. 

    Personne ne m’a conver­ti et que je n’ai envie de conver­tir per­sonne. Juste témoi­gner. Et seule­ment , je le répète, à l’occasion.

    J’aime dire que j’aime Dieu, beau­coup et pas assez. J’aime aus­si à dire que je déteste la reli­gion, pour le mal qu’elle fait aux hommes et à Dieu Lui-même. 

    Situation pour le moins incon­for­table. Comment l’ex­pli­quer ? A qui ? Comment ? Pourquoi ?…

    Je passe.

    Répondre
    • graille+bernadette

      Comme je suis en accord avec ce texte cou­ra­geux et pro­fond, lan­ceur d’étoiles.

      Répondre
  • Youri Bodeux

    Vraisemblablement, made­moi­selle est bisou­nours. La vie lui ensei­gne­ra ce qu’est le réel ; on espère pour elle sans trop de douleurs…

    Répondre
    • paroles d'un soir

      A la lec­ture de l’en­semble de ces com­men­taires éclai­rés je me pose une ques­tion très naïve, voire plu­sieurs : n’y a t il qu’un islam ? qu’une façon de pra­ti­quer une reli­gion ? qu’une manière de croire ? Si je suis issue de grands-parents de confes­sion chré­tienne pra­ti­quante d’une côté, de grands-parents athée de l’autre, d’une mère bap­ti­sée, non pra­ti­quante (et plus tel­le­ment croyante), d’un père athée, voir anti­re­li­gieux : qui suis-je ? de quoi ais-je héri­té ? dois-je choi­sir ? chré­tienne pra­ti­quante, ou non, athée paci­fiste, ou anti­re­li­gieuse ? De fait, je ren­voie ces mêmes ques­tions à toutes les autres cultures et autres reli­gions, avec l’exemple sui­vant, puis­qu’on parle de lui : Quel lien y a t il réel­le­ment entre un « magh­ré­bin » de france, et un « magh­ré­bin » du Maghreb ? tous seraient donc influen­cés par l’is­lam, sans excep­tion ? grands-parents, parents, enfants et petits-enfants auraient tous la même manière de pen­ser et vivre leur foie, sans dis­tinc­tion des his­toires col­lec­tives d’i­ci ou là, des par­cours indi­vi­duels ? Cette « fille » dont on parle tant dans cette lettre, ne serait-elle pas, plu­tôt que « bisou­nours », tout sim­ple­ment, remon­tée contre cette idée glo­ba­li­sante et réduc­trice qui ran­ge­rait tout ce qui n’est pas comme « nous » (blanc de france avec une his­toire chré­tienne) dans un même sac ? Que vous ayez peur de l’is­lam et de sa radi­ca­li­sa­tion est une chose, que je peux com­prendre, étant don­né les dégâts occa­sion­nés ici ou là dans le monde entier, aux côtés de ceux de la reli­gion chré­tienne, qui n’a rien à lui envier. Je com­prend que vos repères cultu­rels et votre paix tran­quille s’en trouvent ébran­lés, mais mettre tout un tas de gens pas comme vous dans un camp enne­mi, « ceux qui met­traient à mal nos valeurs avec leur reli­gion », c’est du racisme, don­nez lui le nom que vous vou­lez, isla­mo­pho­bie ou autre, on s’en fiche. Ce qui est naïf voir dan­ge­reux aujourd’­hui c’est de s’ac­cro­cher à l’i­dée que la vieille europe et la vieille France, ain­si que les autres pays « occi­den­taux » (entendre blancs et riches) sont par essence supé­rieurs car libé­rés, et doivent coute que coute être pro­té­gés des mou­ve­ments de popu­la­tions qui vien­draient per­ver­tir leur gran­deur. On est face à de grandes vagues de migra­tion qui, semble t il, ne feront que s’am­pli­fier à l’a­ve­nir. Le visage future de la France vous inquiète, soit. Toutes les mesures sont prises pour fer­mer les fron­tières, et non pas par les extré­mistes dont vous ne faites visi­ble­ment pas par­ti (FN et autre), mais bien par ces droites et gauches « modé­rées » et décom­plexées qui bâtissent des murs, des fron­tex et des poli­tiques migra­toires com­plexes qui ren­voient les migrants à leur case départ, tout au début de leur galère. On s’é­loigne du sujet ? non, c’est le même : La peur de l’autre. Je ne sais pas quelle âge à votre fille, mais en fili­grane de votre lettre, je com­prends ce qu’elle veut dire. Aujourd’hui chaque humain doit faire preuve d’hu­ma­nisme envers chaque humain, pour que l’a­ve­nir soit à la paix. Si c’est la défi­ni­tion d’un bisou­nours, alors, j’en suis, et j’ai hâte de comp­ter les adeptes de cette nou­velle religion.

      Répondre
      • On ne peut pas rai­son­ner avec nos approches euro­péennes et spé­ci­fi­quemes liees a l excep­tion veri­table fran­caise Liee a la Revolution : la LAÏCITÉ le Concordat et le Sanhedrin ! 

        L approche sim­pli­fiée d une reli­gion comme l islam néces­si­te­rait d abord de tenir l ancien et le nou­veau tes­ta­ment d une main et le code civil napo­léo­nien pre ecrit en 632 !
        Il y a deja quatre cou­rants prin­ci­paux sub­di­vises pour don­ner une 12 zaines de «  cha­pelles«  dont cer­taines comme le sou­fisme sont consi­dé­rés comme non musul­mans , toleres « en marge » par ex au Maroc !
        Mais le tout se regroupe dans la Nation Islamique #l Oumma qui elle est une Sorte de Nation _​une et indi­vi­sible- ! Ça parle , non ?
        Régissant la vie reli­gieuse , juri­dique( charia)et sociale de TOUT musul­man jus­qu a l apos­ta­sie qui est une forme de déchéance de ~Nationalité reli­gieuse~ ! L Islam n a pas de Pays mais une nation , en fait deux depuis le schisme chiite /​sunnite
        L Europeen ne ne peut s aven­tu­rer avec des concepts simples et laïque sur un ter­rain com­plexe et pro­sé­lyte de fait : l alter­na­tive du Musulman : la mai­son de la paix ou mai­son de la guerre !
        BOUALEM SENSAL a fait un tra­vail inté­res­sant dans « Gouverner au Nom d Allah « 
        Il cite en intro­duc­tion pour aider l euro­péen ‑déso­rien­té ‑Marx /​Nietzsche
        ~la cri­tique de la reli­gion est la pre­mière condi­tion de toute critique~
        /​
        le pire enne­mi de la véri­té n est pas le men­songe mais la conviction !!

        Et rou­lez jeu­nesse ” jetez un oeil dans le rétro de temps en temps !
        Merci Gerard d avoir pris le temps de dire .…

        Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Translate »