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X – Chronique de la peste couronnée – Au bord de l'abîme, faisons un pas en avant…

Temps de lecture ± 12 mn

L’autre matin dans le poste, la maire – socialiste – de Nantes : « On ne fera pas l’économie de la relance de l’économie ». Tout est dit :. « On » ne peut faire l’économie de l’économie. « On » ne le peut plus, l’économie étant devenue depuis des lustres capitalistes le système bouclé, la nasse dont, en effet, « on » ne peut désormais s’échapper. Sortir de la crise Corona, c’est rentrer au plus vite dans la relance du Marché, du Tout marchandise, de ces dogmes dont un virus « innocent » a pourtant, et violemment, montré qu’ils étaient la cause réelle et profonde, originelle. Sortir de la crise renvoie au fait d’y être entré. Sortir de la crise, jusqu’à preuve du contraire, c’est s’appliquer à « refaire du même » et plutôt du mieux – dans le pire.[ref]Position que je partage avec le pessimisme de Michel Houellebecq, déjà exprimé ici.[/ref]
Dessin de Mana Neyestani, dessinateur de presse iranien, auteur du recueil “Tout va bien !” (Arte Editions)

[dropcap]Ce[/dropcap] Covid-19, a produit ses effets les plus dévastateurs dans les économies dites développées, autrement dit dans les pays les plus riches. Les plus riches d’une richesse dévoratrice d’elle-même, en état de s’anéantir et, avec elle, d’anéantir l’ensemble de l’humanité. Une menace non pas due directement à la pandémie mais à ses effets de domino sur des systèmes artificiellement maintenus en vie, ou plutôt en survie, selon l’instabilité des « flux tendus » entre production et consommation débridées, pour la « maximisation des profits » selon un équilibre précaire au bord de l’abîme.

C’est indirectement ce qu’a souligné Didier Raoult – le controversé Professeur de Marseille –, l’autre soir dans son interview télé (BFM-30/04/2020) : si le virus cause le plus de morts dans les pays les plus développés d’Europe de l’Ouest et des États-Unis, c’est notamment que les intérêts marchands de leur industrie pharmaceutique commandent la production constante de nouveaux médicaments, à la place des anciens, même efficaces, dont les brevets tombés dans le domaine public ne présentent plus d’intérêt financier. D’où le nécessaire paravent des phases d’études et de validation préalables, histoire de lancer – au sens commercial – un nouveau produit, selon la « logique » même de l’obsolescence planifiée, rouage essentiel du moteur de la croissance illimitée.

Raoult ne fait qu’appliquer à son domaine médical ce qui prévaut dans toute l’économie moderne, postulée comme « science », nobélisée chaque année [ref]Comme souvent précisé ici : un faux Nobel masquant (toujours les masques …) le prix de la Banque de Suède en sciences économiques» – intitulé exact, et révélateur. Voir ici à ce sujet. [/ref] dans une mise en scène de la séparation consacrée entre le réel et ses représentations. L’économie, donc, comme exploitation de la nature par l’homme, au profit de l’accumulation du capital, et de l’homme par l’homme pour assurer sa soumission à l’ordre consommatoire. Ces deux données constituant le verrouillage sine qua non de ladite économie auto-consacrée.

Sur ces points essentiels, nous n’aurons cependant pas été en manque de mises en garde. Des pans entiers de la sociologie, marxiste ou non, ont tiré les sonnettes d’alarme ; tandis que, bien avant, un La Boétie nous avait alertés sur une cause plus originelle de nos malheurs : la soumission, volontaire de surcroît. De même, plus récemment, avec Aldous Huxley dans son Meilleur des mondes dépeignant, la « plus parfaite des dictatures », ce « système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. » Or, que va-t-on voir dès la « libération » de la mi-mai – et que ne voit-on même déjà ? Des files de plusieurs heures d’attente aux abords de McDrive, ou des bagarres devant les supermarchés de bricolage… Tout comme, au premier temps de la crise, ces chariots débordant de provisions et de papier-toilette montrant nos contemporains comme de frénétiques machines à consommer et à excréter – en échange d’une vie de producteur forcené.

Comment donc imaginer l’après confinement autrement qu’un chaos ou, tout au moins un champ de frictions entre des catégories sociales séparées, et opposées – des classes sociales aux contours revus par l’histoire actuelle –, de part et d’autre de la « relance de l’économie », c’est-à-dire la course à la sacro-sainte croissance qui laissera sur le flanc des millions de chômeurs consécutifs aux faillites d’entreprises.

Où l’on retrouve cette sentence apocryphe : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » Citation quelque peu déviée de celle de Bossuet à qui on l’attribue souvent, mais l’idée ainsi exprimée se suffit bien et peut, d’ailleurs, se résumer à l’attitude mentale si courante consistant à prendre l’effet pour la cause. Ainsi, en l’occurence, voir dans l’épidémie la cause de la crise économique, plutôt que de penser l’économie sauvagement capitaliste comme un système auto-dérégulé à la merci d’un grain de sable. Mais le « con instruit » comme disait mon père, l’imbécile patenté – l’idiot utile – ne sait regarder que le doigt qui lui montre la lune… Il ne voit que le coupable virus à tête couronnée, infectieux tyran et bouc émissaire bien opportun.

Restons-en aux questions gênantes : Le virus est-il directement responsable de la mise à mal de l’économie mondialisée ? Ou est-ce celle-ci qui se croyait immunisée contre ses propres dérèglements ? Le virus a-t-il, exprès, attaqué les systèmes de santé astreints aux lois du profit d’entreprise ? Hier encore, « ils » ne juraient que par les délocalisations à tout-va, à l’échelle « globale » ou, localement par les fermetures d’entreprises, d’hôpitaux, de maternités. La rentabilité commandait ces impératifs économiques… Passé du dogme à l’idéologie, installé dans l’évidence, adoubé par les chantres médiatiques, le libéralisme ultra ne se discutait plus chez les décideurs qui l’avaient gravé dans le marbre selon l’acronyme thatcherien « TINA » pour There is no alternative – pas d’autre alternative, pas de choix !

Le chômage, l’insécurité sociale et sanitaire ? Et alors ? L’État n’y pourvoirait-il pas… « L’État, c’est nous », c’est-à-dire ceux qui paient quoi qu’il en soit, au nom de l’universelle martingale : privatiser les profits, mutualiser les pertes – donc faire payer les États (« nous ») et les collectivités qu’alimentent impôts et cotisations sociales.

Une telle analyse, pour courante qu’elle soit dans les sphères politiques et syndicales de gauche, ne conduit cependant pas à une radicalité des réponses. Comme lors de toute crise, celle-ci redonne un coup de fouet aux idéaux et aux utopies. « Il y aura un avant et un après », clame-t-on de toutes parts, chacun selon ses référents. Une pétition vient d’être lancée sous l’intitulé bravache : « Nous ne voulons pas de retour à l’anormal ». Extraits :

« Le jour d’après plus rien ne doit être comme avant ! Nous n’oublierons pas !

Le jour d’après, nous n’oublierons pas celles et ceux qui ont risqué leurs vies pour tenter de sauver les nôtres. Le jour d’après, nous n’oublierons pas non plus celles et ceux qui hier n’étaient “rien” et qui soudainement se révèlent essentiel.le.s. Le jour d’après nous n’oublierons pas de juger les responsables et nous soutiendrons les différents recours collectifs en justice et les commissions d’enquêtes parlementaires.

« Nous allons reprendre les rênes de nos vies et de notre futur. Nous construirons tout, avec et pour toutes et tous. Services publics, santé, handicap, égalité femmes hommes, lutte contre tous les rapports de domination, retraites, quartiers populaires, paysannerie, climat, biodiversité, logement, démocratie, droit d’asile, justice fiscale, ruralité, aucun sujet ne doit être oublié. Nous allons construire une plateforme des mesures urgentes à mettre en place pour une vie digne dans un monde vivable.

« En signant cet appel nous nous engageons à être solidaires de toutes ces luttes. »

Et encore :

« Le jour d’après, “on arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste” !Le jour d’après on s’organise et on ne se laisse voler ni notre humanité, ni notre planète, ni notre justice !​​​​​​​ Pour commencer, allez visiter le site https://lemondeapres.org/ qui recense les initiatives et relais locaux et rend visibles leurs actions. »

Retour à L’An 01, BD et film de Gébé et Doillon qui berçaient les illusions d’un autre Après, celui de Mai 68, somme toute bien gentillet par rapport à l’actuel… Pourtant, le ton incantatoire et messianique de cette pétition porte sa promesse du mirage sans lendemain – pas même un après ! Qu’est-ce que ce « nous » – autre version du « on » – prompt à rêver les « jours heureux » à la Macron – mais après l’épuration par les tribunaux révolutionnaires ? Alors, dans l’Après-terreur, « nous » réglerons « tout » – de cette totalité magique et néanmoins totalitaire…

Autre tentation chimérique, celle de la « relance verte », de la réindustrialisation selon la même couleur : une « évidence » pour l’économiste Gaël Giraud, du haut de sa triple chaire de directeur de recherche au CNRS, professeur à l’Ecole nationale des ponts et chaussées et… prêtre jésuite. « Cette pandémie, déclare-t-il dans Le Monde, est la réponse des écosystèmes naturels aux ravages que nous leur infligeons. Si l’on ne profite pas du déconfinement pour tourner la page de la société thermo-industrielle et de la destruction de la biodiversité, pour renégocier totalement notre rapport à la nature, je ne sais pas ce qu’il nous faudra comme alerte pour y parvenir. » Tout, en effet, réside dans le « si », comme le si-bémol des écologistes politiques, verts ratons-laveurs, ravaleurs de façade, d’Europe-écologie à Greenpeace. Et comment penser que le chômage massif annoncé pousserait à sortir des rails productivistes de la relance à tout va ?

Pourtant, ils ne désarment pas, la fleur au fusil, les vaillants écolos et leur ex-ministre en idole. Re-voici notre Monsieur Hulot et ses toutes fraîches incantations (France Inter et Le Monde – 06/05/20) sur l’air messianique de « Le temps est venu », anaphore égrenée cent fois dans son manifeste… comme autant de portes ouvertes enfoncées sur une naïveté désarmante![ref] Échantillon : « 28. Le temps est venu d’acter notre communauté de destin avec la famille humaine et tous les êtres vivants. 29. Le temps est venu de reconnaître notre vulnérabilité. 30. Le temps et venu d’apprendre de nos erreurs. 31. Le temps est venu de l’inventaire de nos faiblesses et de nos vertus. 32. Le temps est venu de nous concilier avec les limites planétaires. 33. Le temps est venu de changer de paradigme. 34. Le temps est venu d’opérer la mue d’un système périmé. 35. Le temps est venu de redéfinir les fins et les moyens. 36. Le temps est venu de redonner du sens au progrès. 37. Le temps est venu de l’indulgence et de l’exigence. 38. Le temps est venu de s’émanciper des dogmes. 39. Le temps est venu de l’intelligence collective. Et jusqu’à cent ! » Alors que la chanson a été entonnées depuis des lustres : « Si tous les gars du monde… »Voulaient se donner la main ».[/ref]

Hulot est en effet désarmant, au point de désarmer tout penseur un peu radical de l’écologie. « Chez nous, en France, déclare-t-il, bucolique, on peut peut-être donner les premières notes de la symphonie mondiale de demain. L’Europe, peut être l’espace providentiel pour faire jaillir un monde qui soit radical en humanité et en solidarité. » Son ami Dominique Bourg, philosophe franco-suisse, invoque de même un « vrai changement de civilisation que l’on doit conduire de façon rapide, consciente et volontaire. » Les citoyens y sont-ils prêts ? lui demande-t-on. Réponse : « Absolument. Plusieurs sondages récents disent en gros qu’une majorité de la population française a déjà réalisé une sorte de bascule culturelle. Je dis bien seulement culturelle. Cela n’amène pas forcément les gens à changer leur comportement, ni même, c’est le plus facile, leur bulletin de vote. Mais en tout cas, ils ont compris que le monde consumériste sans limites était fini et que quelque chose comme une sobriété allait s’imposer. C’est quand même déjà très intéressant. » (France Culture, 30/03/2020) Quand même… Et si les sondages le disent…[ref]Au rang des vedettes du spectacle se détache toutefois Vincent Lindon dont Médiapart diffuse une vidéo. Le comédien ne s’en tient pas aux trop habituelles incantations et indignations ; il avance aussi quelques propositions destinées à remettre de la justice dans le royaume macronien. Le mieux est de l’écouter-voir ici (20 mn). [/ref]

Même tonalité avec les prédictions du sociologue Bruno Latour. : « On disait qu’il était impossible de tout arrêter, on l’a fait en deux mois. On se rend compte que brusquement, on peut tout arrêter et que les États peuvent s’imposer. Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour voir ce qu’on garde ou pas, c’est gâcher une crise, c’est un crime. » (Analyse Opinion Critique, 30/03/2020).

[dropcap]Certes[/dropcap] les utopistes, plus que les planants idéalistes, ont leur utilité. Éclaireurs des possibles, ils clignotent comme des phares indiquant les écueils, montrant la direction du port. Ils peuvent aussi bien évoquer ces naufrageurs de jadis attirant les navigateurs dans leurs sinistres pièges. Les illusions sont trompeuses et se font payer très cher. En quoi je n’accorde guère de crédit à une révolution proche. Il nous faudra d’abord – peut-être – en passer par l’effondrement comme lieu de refondation basique. Je pense aux ressauts sociaux liés au programme du Conseil national de la Résistance. Un lendemain de guerre, cet anéantissement. Alors que le cataclysme de 14-18, ayant tant et trop meurtri les êtres et les âmes, apporta la grippe « espagnole » – peut-être jusqu’à 100 millions de morts[ref] Dont Apollinaire, Edmond Rostand, Max Weber, entre autres… et Frederick Trump, grand-père de Donald…, qui n’aura rien retenu de l’Histoire…[/ref] Serait-ce que le covid-19 règlerait à sa manière la note de quelques excès anthropiques ? L’hypothèse est souvent avancée – pour peu qu’on dispense le virus de toute intention punitive, divine ou diabolique!

« Le jour d’après » inspire au plus haut prévisionnistes de tous poils, de toutes obédiences, porteurs de toutes les prophéties. Mais pas de quoi effrayer Wall Street et ses affidés mondialistes. A voir les parcours boursiers d’Amazon, Tesla, Procter & Gamble et compagnies, les investisseurs, eux, préparent un monde de demain encore plus cartellisé, plus globalisé, virtuel, technologique.

Même si aux États-Unis la catastrophe est terrible – plus de 65 000 morts, 30 millions de chômeurs et une récession annoncée de 5,7 % en 2020, selon le Fonds monétaire international. Mais Wall Street rêve d’enjamber la crise, dopée par la charitable « main visible du marché », à savoir la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) et le Congrès des Etats-Unis, qui, instruits par la crise de 1929, inondent le marché de liquidités et de subventions. L’Europe agit de même, et la France comme tous les gouvernements liés par leur commune inféodation à ce qui s’appelle toujours et plus que jamais le capitalisme. Ce magique lâcher de milliards dissimule leur rappel amorcé dès le « jour d’après » dans les coffres du capital par la fameuse relance, et dans une version « hard ». Traduction : privatisations, gains de productivité accrus, abaissement des coûts du travail, de la protection sociale, des services publics – santé, école, transports, énergie notamment. La boucle devra se refermer de plus belle dans la confusion causes-effets subtilement imposée. « Pas d’alternative ! »

L’effondrement engendre ses profiteurs : en premier les « GAFAM » et la Silicon Valley, les oligopoles riches en trésorerie comme la grande distribution, Amazon et les majors telles Exxon ou Chevron. Au détriment des perdants : énergie, transports, PME en général – tourisme, hôtellerie, restauration, etc – et agriculteurs.

Traduction humaine de ces manœuvres financières et spéculatives : de la misère assurément, chiffrée par les « prévisionnistes » : plus de la moitié des 3,3 milliards de travailleurs vont perdre une grande partie de leurs moyens de subsistance et 1,6 milliard la totalité.

Ainsi serions-nous au bord de la « falaise de Sénèque », image utilisée par certains économistes pour illustrer par une courbe un propos tenu par le philosophe et homme politique romain, Sénèque :

« Ce serait une consolation pour notre faiblesse et nos œuvres si toutes choses devaient périr aussi lentement qu’elles adviennent ; mais il est ainsi, la richesse est lente, et le chemin de la ruine est rapide. » Lettres à Lucilius (63-64 de notre ère).

Autrement dit : lorsque les choses commencent à aller mal, elles ont tendance à aller mal vite.

La courbe parle d’elle-même, s’agissant ici de la production marchande. Elle concerne aussi bien les thèses alarmistes de type collapsologiques que celles des partisans du redressement drastique par des mesures « chirurgicales » – celles qui ont prévalu depuis le reagan-thatcherisme des années 70 jusqu’à nos jours « empestés ». En tout cas, elle écarte « rêveurs », idéalistes et autres utopistes auxquels on oppose le mot de Pierre Daninos : « Nous étions au bord de l’abîme, mais depuis, nous avons fait un grand pas en avant. »

Serait-ce que, au lieu de nous croire en haut de la falaise, nous nous serions peut-être déjà ramassés tout en bas… Ou, encore en train de chuter, à mi-parcours, on nous ferait le coup du « jusqu’ici tout va bien »… Enfin pas trop mal. « Tant qu’il y a de la vie »…

Au pied de cette « falaise de Sénèque », je retrouve la compagnie d’un de ses maîtres de l’Antiquité grecque, Héraclite : « Ce monde est le même pour tous. Ni un dieu ni l’homme ne l’a fait, mais il a toujours été, il est et il sera feu toujours vivant, s’allumant en mesure et s’éteignant en mesure. »[ref]Cité par Marcel Conche dans son Épicure en Corrèze, éd. Stock, 2014.[/ref] Les pulsations de l’univers, induisant celles du vivant, commandent les cycles terrestres – dont, semble-t-il, le finissant anthropocène – et probablement aussi ceux des virus et des pandémies. Le sinistre Covid-19 pourrait bien s’y conformer comme, avant lui d’autres coronavirus. On verra.

[dropcap]En[/dropcap] attendant, que pourra-t-il se passer ? Sans doute de terribles soubresauts sociaux qui appelleront les escouades policières, voire militaires. Et, en proportion, une puissante injonction à l’indispensable soumission volontaire, instrument de pacification par les idéologies et leurs médias de masse. Le modèle existe déjà : la Chine où les contraintes pratiques à haute technologie ont apporté la preuve de leur efficacité, intriquant les dystopies d’Orwell et d’Huxley. Cette peste virale vient couronner le « bien fondé » du système totalitaire chinois, alliance achevée d’un communisme prétendu et d’un capitalisme achevé. Un exemple, un modèle, un « idéal » que ne renieraient pas maints dirigeants… En tout cas, la tentation est réelle d’importer aussi – en plus de ses flots de marchandises – son « excellence » dans le contrôle social : reconnaissance faciale, filtrage, pistage et surveillance généralisés. Ne voit-on pas poindre dans nos régions ces « applis » pour téléphones portables censées enrayer la propagation du mal ? La tentation est là… Oui, mais sans obligation, n’est-ce pas ! Ce ne pourrait être que « sous la responsabilité de chacun »… Servitude admise, voire souhaitée, aux instruments technologiques, préludes aux « puçages » et autres bracelets électroniques…

Imaginer le « jour d’après », ce serait peut-être d’abord refuser de s’engouffrer dans l’impasse qui nous est imposée comme « seule alternative ». Nous serions alors seuls avec nos utopies, certains d’avoir « raison », contemplant le désastre annoncé face aux liquidateurs frénétiquement affairés à « refaire du même » et, pendant qu’on y est, du mieux encore, dans le pire… Y a-t-il une alternative ?

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

6 réflexions sur “X – Chronique de la peste couronnée <span class="pt_splitter pt_splitter-1">– Au bord de l'abîme, faisons un pas en avant…</span>

  • Je me suis dit, ça y est, il est en forme Gérard. Et je lis je relis, tout ça, tout ça …bin non, aucune réponse plausible d’un changement de vie “idéal”, dans les constats, forts justes, des habituelles harangues, convictions et croyances.
    Bref, “Demain, un nouveau monde ? Ce sera le même, en un peu pire…”
    Allez tous(se), bon Mac Do’, bons 20H à la TV, et préparez bien vos vacances à la plage. Française. Je vous laisse dès le 11 Mai, mettre vos pieds en avant (dans l’abîme).
    Moi, j’attendrai, tranquille confiné.
    PS : Le grand écart entre Houellebecq et Hulot est …intéressant.

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    • Maurice ARMAND

      Bonjour Martial,
      Le lien est refusé par Youtube, censure ?

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      • Non pas du tout. Chez moi, ça fonctionne très bien. je viens de réessayer. Il ne faut pas voir du complot partout, par tous. (Si problème, je cherche d’abord si je n’ai pas un souci technique. Le Net n’est pas si net. Côté technologie en premier.)
        Ravi de vous “voir” passer Maurice ARMAND ! Respects.

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  • Michel Bianco

    Gérard,
    Superbe contribution et voila ce que j’ai écrit cette après midi a nos amis Venellois.
    Ne ratons pas les trains de l’histoire qui passe. Pour les tenants de la rentes financière la direction est toute tracée.
    Au sortir de la crise ils ne voient qu’une chose accélérer pour aller se fracasser dans le mur de la crise avenir.
    A nous de bouger l’aiguillage pour éviter que les victimes de leur idéologies ne soient pas toujours les mêmes.
    Nos anciens ont été capable de construire <> avec le programme du conseil national de la résistance.
    Allons nous être à cette hauteur pour bâtir un société plus solidaire et respectueuse des valeurs de fraternité pour nous et nos enfants?
    Cordialement et merci à c-pour-dire.

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