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Macron ou Le Pen ? Entre deux maux, il faut choisir le moindre 

Par Serge Bourguignon, simple citoyen
onreflechit@yahoo.fr

[dropcap]Je[/dropcap] suis effaré par tous ces gens, y compris des gens que j’aime et j’estime, qui croient dur comme fer que Macron et Le Pen, c’est pareil. Et je suis encore plus effaré par ceux pour qui Macron, c’est pire que Le Pen ! Aurait-on atteint le degré zéro de la conscience politique ?

La soupe néolibérale, je ne la goûte guère. Elle détraque toujours plus notre bonne vieille Terre et ses habitants, en particulier nous autres les z’humains. Il n’est pas inutile de le rappeler. Mais j’aime encore moins la soupe FHaine, qui me fait vomir et qui hélas ! rencontre tellement d’écho aujourd’hui dans notre France : la candidate néofasciste (j’ai bien dit néo) a obtenu bien plus de voix que son père en 2002. Si la façade a été rénovée pour être plus “présentable”, la réalité empiriquement observable n’est pas belle à voir. Ce parti reste un ramassis de pétainistes et le soi-disant gaulliste Philippot y est minoritaire. La gestion des municipalités FN est inquiétante, il y a beaucoup de témoignages à ce sujet pour qui veut savoir. Et n’oublions pas que l’amère Le Pen a participé au bal de l’extrême droite européenne le 27 janvier 2012, jour du 67e anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz !…

Le FN aujourd’hui se présente comme le défenseur du peuple français contre la technocratique Union européenne. Ce qui plaît dans ce discours anti-UE, c’est qu’il offre un bouc-émissaire facile aux électeurs, leur évitant par là-même la fatigue de penser à des problèmes complexes qui ne peuvent se résoudre d’un coup de baguette magique.  Il y a plein d’inconvénients à être dans l’UE, mais il y a aussi quelques avantages. Et si l’on en sortait, il y aurait certes quelques avantages, mais quand même pas mal d’inconvénients. Mais pour séduire le bon peuple, on simplifie les choses, on lui fait miroiter des solutions miracles.

Ce que ne font jamais  les idéologues (qu’ils soient anti- ou pro-UE, d’ailleurs), et ceux qui boivent leurs paroles, c’est la part des choses. Or la réalité est toujours multiple et contradictoire : la contradiction est l’essence même du vivant. Mais nous vivons à l’époque de l’ordinateur roi et de la pensée binaire, et dans le cirque électoral la réalité est très souvent gommée d’un effet de manche, sans jamais être appréhendée dans sa complexité.

Comment ne pas voir qu’il sera plus facile de s’opposer à Macron président qu’à Le Pen ? C’est la soi-disant proche du peuple Le Pen qui demandait l’interdiction des manifs pendant le mouvement d’opposition à la loi travail, et non pas le banquier Macron. Il serait donc sage de choisir le moins nocif.

Citoyennes, citoyens, encore un effort pour être réellement républicains !

Rappel : Res publica signifie la chose publique, qui appartient à tous.

S.B. (29 avril 2017)
onreflechit@yahoo.fr

 

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© Ph. Reuters.

Le Monde –28.01.2012

C’était son premier bal à Vienne, mais aussi l’occasion de resserrer ses contacts avec d’autres dirigeants de l’extrême droite européenne. La candidate du Front national à l’élection présidentielle française, Marine Le Pen, était l’hôte de marque, vendredi 27 janvier dans l’ancien palais impérial de la Hofburg, du fringant Heinz-Christian Strache, chef du Parti de la liberté (FPÖ), qui affiche son ambition de devenir chancelier d’Autriche. Avant de valser avec les étudiants “combattants”, adeptes de duels virils au sabre, la présidente du FN, en longue robe noire, a dû attendre que les forces de police aient éloigné des milliers de manifestants décidés à perturber la soirée. […]

Le bal des corporations estudiantines à Vienne est toujours un événement controversé. Principal réservoir de cadres du FPÖ, les Burschenschaften (de Bursch, jeune homme) comptent environ 4 000 membres, engagés leur vie durant dans des fraternités dont les noms – Aldania, Vandalia, Gothia, Silesia – cultivent une germanité mythique. L’une d’entre elles, Olympia, est considérée comme proche du néonazisme. […]

Cette année, les polémiques étaient d’autant plus vives que l’organisation du bal coïncidait avec le 67e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz.

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12 réflexions sur “Macron ou Le Pen ? Entre deux maux, il faut choisir le moindre 

  • Je me retrouve dans la même situation : quatre potes (de la tendance “Insoumis”) me disent qu’ils sont résolus à voter blanc dimanche. Je suis effaré, abasourdi. Pour paraphraser un horrible réac, nous faisons face ici à “la défaite de la pensée”.

    Je ne vois que deux raisons à une telle errance : LePen a réussi son entreprise de dédiabolisation du FN; les Insoummis font preuve de ressentiment, ce qui est compréhensible après plusieurs mois d’engagement militant (qui aura contribué à doubler l’audience de Mélenchon) mais qui écrase toute capacité de discernement. Une grande partie d’entre eux expriment ce que l’on appelle pudiquement “le vote protestataire” mais qui est en réalité de la désespérance, face à une IMPOSSIBILITÉ DE FACTO à mettre en échec la grande imposture libérale, “la liberté du renard libre dans le poulailler libre”.

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  • Ca vient de sortir : “une majorité de militants de La France insoumise ne voteront pas Macron” (http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/05/02/presidentielle-les-militants-de-la-france-insoumise-choisissent-aux-deux-tiers-le-vote-blanc-nul-ou-l-abstention_5121109_4854003.html).
    Au début, je me suis dit : “ces cons de gauchistes ne sont même pas capables d’être antifascistes”. Et puis au bout d’un moment, je me suis souvenu du pacte germano-soviétique.
    On n’est pas sorti de la galère…

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  • “Ni, ni”, “qui ne dit rien consent”… A quoi sert de s’auto-proclamer “insoumis” (au libéralisme) si, au final, c’est pour se soumettre à la fatalité ?
    “Défaite de la pensée”, dit Villion… Nous nous retrouvons en effet ici en deçà (ou au delà) du raisonnable et du discutable. Pour mieux comprendre ce qui nous mène à cette situation paroxystique, je renvoie à l’excellente page wikipedia consacrée à l’ère post-vérité.

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  • c’est aussi sur ce blog que j’ai lu que le PC allemand avait pris le risque du nazisme plutot que de soutenir les sociaux démocrates !

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    • Oui, dans une note sur “Mélenchon, l’homme qui ne plantait rien” (voir ci-dessous) :
      Rappel : Jusqu’à l’avènement d’Hitler, l’objectif principal du Parti communiste allemand demeurait la destruction du Parti social-démocrate. Voir à ce sujet Sans patrie ni frontières, de Jan Valtin, implacable témoignage d’un marin allemand sur le stalinisme en action. Ed. J-C Lattès, 1975.

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        • Je n’ai ni écrit ni même pensé que les communistes furent « responsables du nazisme » ! La complexité anime l’Histoire. En l’occurence, les affrontements idéologiques précèdent les catastrophes. OK avec la prof qui relève bien, comme moi, que le Komintern avait lancé le mot d’ordre « classe contre classe » consistant à traiter les socio-démocrates de socio-traitres ou socio-fascistes. Je ne dis rien d’autre : « Jusqu’à l’avènement d’Hitler, l’objectif principal du Parti communiste allemand demeurait la destruction du Parti social-démocrate. » en citant Sans patrie ni frontières, de Jan Valtin, implacable témoignage d’un marin allemand sur le stalinisme en action. (Ed. J-C Lattès, 1975.) Les communistes, par dogme idéologique « marxiste » ne voyait d’ennemi que, ou surtout, dans le « capital financier » (Thälmann) alors que les fascismes et plus encore le nazisme agissaient sur d’autres ressorts autrement déterminants mis en évidence par W. Reich, par exemple et entre autres, dans Psychologie de masse du fascisme.
          Et ne pas oublier non plus le pacte germano-soviétique signé par Staline et Hitler !

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          • Gérard Bérilley

            Merci pour la diffusion de la vidéo de Mathilde Larrère qui nous apprend (en tout cas à moi) beaucoup de choses essentielles. Rien n’est simple, c’est pourquoi l’étude profonde et la connaissance sérieuse des faits historiques est déterminante. Sur le rôle fondamental du grand capital et de la haute bourgeoisie allemande dans la montée du nazisme, voir ou revoir le chef-d’oeuvre de Visconti : “Les Damnés”.

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  • Gérard Bérilley

    Personnellement je voterai blanc ou je m’abstiendrai (le week-end prochain je le passe avec des copains à quelques kilomètres de mon bureau de vote et je crois bien que je ne m’y rendrai pas), et je n’ai pas voté Mélenchon au premier tour ! J’en ai marre, et plus que marre, des curés de gauche qui sont à la source de la non-résolution des problèmes (car ces curés n’ont jamais pris la défense des plus pauvres et n’ont jamais été pour “l’égalité économique et sociale” qui était la définition même du socialisme par le grand Bakounine) et qui ensuite tendent – comme tous les curés – à nous culpabiliser si nous ne faisons pas ce qu’ils désirent, autrement dit si nous ne soutenons pas leur pouvoir personnel, soi-disant pour éviter pire. “L’église se nourrit de la vie qu’elle tue” a dit l’immense Wilhelm Reich, et il en est ainsi de tous les curés, fussent-ils de gauche. Je crois qu’il faut en finir, en tout cas pour soi-même, une bonne fois pour toute avec la servitude volontaire, et en ce qui me concerne je le vis comme une question, un impératif de dignité.

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  • Sylvain Puchois

    “Ce qui plaît dans ce discours anti-UE, c’est qu’il offre un bouc-émissaire facile aux électeurs, leur évitant par là-même la fatigue de penser à des problèmes complexes”

    Quel mépris (de classe) indigne, j’en reviens pas que tu relaye un truc pareil.
    Ce genre de prise de position remplie de haine contre le bas peuple ne fait que me conforter dans l’idée que la pire des choses à faire en de telle circonstance est de faire “barrage” à l’idiot utile du système.

    Quant à l’affirmation qu’il serait plus facile de se défendre contre Macron que contre Le Pen ça reste à prouver : malgré l’ampleur de la mobilisation contre la loi travail et la casse sociale, il nous l’on mise à l’aise. Vous pensez pouvoir vous défendre contre les ordonnances qui détruiront ce qui reste du programme du CNR face à un président que vous avez élu à 67%, et qui, dès le dimanche soir, affirmait que son “projet” avait gagné?
    Bon courage les gars !!
    Ah oui, pour se retrouver devant les CRS vous passez devant, ou bien c’est réservé aux jeunes et aux prolos qui, eux, n’ont rien à perdre ??

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    • Gérard Bérilley

      Je suis assez d’accord avec la phrase de Sylvain Puchois : “Quant à l’affirmation qu’il serait plus facile de se défendre contre Macron que contre Le Pen ça reste à prouver…” C’est la raison pour laquelle j’ai voté blanc au deuxième tour de cette présidentielle. En 2002 j’étais horrifié que la gauche appelle SANS REFLECHIR à voter pour Chirac pour éviter Le Pen. Je me rappelle Noël Mamère appeler à 20 heures 05 environ, donc juste après la publication au JT des résultats du premier tour de la présidentielle, à voter Chirac pour faire barrage à Le Pen, alors que la veille encore il voulait que Chirac passe en Justice ! Toute la gauche a fait la même erreur, sauf Lutte Ouvrière, et c’est la seule fois où je me suis trouvé en accord avec Lutte Ouvrière. Résultats des courses : Chirac a été élu à 80% et a ignoré complètement, méprisé ses électeurs non de droite. Dans la foulée nous avons eu Sarkozy. Je pense qu’en 2002 il fallait laisser la droite se démerder avec l’extrême-droite. Cette année, la gauche, à mon avis, si elle était de gauche véritablement, aurait dû appeler à voter massivement blanc au deuxième tour, et dans le cas d’une victoire de l’extrême-droite appeler à la grève générale. A force de refuser le conflit on en arrive à des compromissions. Il manque et je le crains manquera à tout jamais dans le mouvement ouvrier une force comme fut la magnifique CNT (Confédération Nationale du Travail) en Espagne.

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