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Après JO… Y a-t-il un plan B pour la France ?

J’en discutais ce soir avec mon pote Faber, très vif à réagir [Singapour, morne plaine] sur le traitement de cette affaire des JO : il s’agit bien, une fois de plus, de constater et déplorer le panurgisme médiatique, cette pensée unique du journalisme en action restreinte. Parler du sujet, bien entendu – et comment, même ! Il y a tant à dire sur ces manifestations mondialisées, miroir implacable de ce monde, le nôtre, rendu à la vision monoculaire des médias.

Bien sûr qu’il fallait traiter cette affaire, et bien la traiter, c’est-à-dire aussi complètement que possible, tenants et aboutissants inclus à partir des possibles – et en particulier de l’hypothèse « plan B ». Bis repetita, hélas. Amer clin d’œil au lendemain de surdose pro-traité européen, et confirmation que la surdité est bien installée dans le système des médias dominants. A moins que l’infirmité ne soit congénitale, ce qui obligerait à pousser l’analyse et la réflexion jusqu’au processus même de l’information « moderne » : quels en sont les constitutifs ou les éléments de dérive, les « vices cachés » ou modes opératoires flagrants ? Bref, de quoi moudre pour la profession et ses analystes.

Et, justement, voilà de l’eau au moulin apportée sans attendre sous la forme d’un excellent papier du non moins excellent site « Le Cordelier, l’observatoire des élites ». En voici un extrait, paru ce jour sous le titre en coup de pied de l’âne : « Après JO… Y a-t-il un plan B pour la France ? ». C’est signé Peter Covel.

« Maintenant que nos élites ne disposent plus de 2012 pour seul et unique projet national, peut-être qu’un véritable cap va être décidé… On peut toujours rêver.

Après la claque du Non au référendum sur le traité constitutionnel, l’obtention des JO 2012 a été la dernière branche à laquelle le haut clergé politique, économique, médiatique et culturel s’est raccroché pour “redonner le moral aux Français”.

Mais c’est Londres qui organisera les JO de 2012.

Pendant des semaines Paris 2012 a été le seul et unique projet national, le seul destin proposé au pays par ses élites, la solution à tous les problèmes de la France, le chômage, le communautarisme, la régulation économique, l’Europe, les systèmes de protection sociale…

Et voilà que la perfide Albion, après avoir pris les rênes d’une Europe blessée soi-disant par le non Français, nous ravit notre seul et unique espoir.

On était déjà quelque peu atterré par l’unanimisme chauvin des médias, qui derrière les politiques, et mangeant dans la main de Delanoë, nous donnaient vainqueurs par avance, forcément.

Alors bien sûr on finit par s’habituer aux discours uniques et à la propagande mielleuse officielle (écouter à cet égard, le dernier discours presque enfantin à force de naïveté et de bons sentiments de Delanoë vaut son pesant de rire sardonique).

Mais que dire de cet espoir puéril et capricieux que nos élites ont mis dans Paris 2012 ? A croire que cela devait nous faire pardonner le Non, rendre à la France son dynamisme économique, son prestige culturel, son image européenne, sa cohésion nationale ?

Était-ce là le seul dessein pour la France ?

Maintenant que nous ne l’avons plus, nos élites doivent donc répondre à la question, politique s’il en est : Que faire ? Que faire ensemble ? Quel destin pour notre pays ?

Il est consternant d’observer que les JO ont constitué le seul projet collectif proposé après les remises en cause globales du 21 avril 2002 et du 29 mai 2005.

Au moins, la perte de cette perspective va peut-être nous pousser à trouver un vrai cap… Mais ce n’est même pas sûr.

A la veille de la décision du CIO, seul le site internet Media Ratings a tempéré l’enthousiasme général des médias français en se basant, non sans intelligence, sur les paris des bookmakers anglais.

Aujourd’hui, la déception aidant, il est évident que l’on va trouver toutes sortes de raisons plus ou moins obtuses à la défaite, dans un grand exercice de culpabilisation dont les médias ont le secret : Parmi l’une des premières, entendue sur France 2 tout de suite après le verdict : les Anglais sont plus forts en lobbying que nous (sous entendu : “eux ont participé à la corruption du CIO, pas nous”).

Le Cordelier veut bien prendre le pari qu’aucun média ne remettra en cause la compétence de l’équipe de la candidature de Paris.

Aucun n’a vu venir la déroute, alors que la France a hébergé les JO d’hiver à Albertville en 1993 et que Londres n’avait rien eu depuis… 1948. Aucun n’a pipé mot devant l’autosatisfaction évidente et hautaine de Luc Besson.

Aucun ne s’interrogera sur le vide des discours et interviews à base de “tous les Français aiment les Jeux”, “les Jeux c’est la rencontre, le métissage, la paix” et autres billevesées inconsistantes et slogans mous de communicants.

Un discours tellement vide, lénifiant et naïf qu’il est devenu universel.

Lire tout l’article de Peter Covel chez Le Cordelier, ça vaut vraiment le détour.

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Une réflexion sur “Après JO… Y a-t-il un plan B pour la France ?

  • >> Parole à Tous : Merci pour l’alerte à la connerie de connards anonymes – tout ça se tient. A quoi s’ajoutent plein d’autres “commentaires” para-commerciaux tout aussi débiles. Ça devient dur de faire le ménage. Merci du coup de balai !

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